Quel avenir pour la voiture sans permis, à 2 ou 4 places ?
S’il est vrai que pour beaucoup la voiture sans permis fait suite à un retrait de permis, voire, tout simplement, à un échec à l’obtention de celui-ci, le regard porté sur ce type de véhicule a bien évolué. Et les concessionnaires n’y sont pas étrangers. Pour autant, la voiture sans permis est-elle réellement une alternative intéressante ? Découvrez-le dans cet article.
La voiturette prend son envol
Les constructeurs visent une nouvelle clientèle. Loin de la ringardise qui lui était attribuée, ce sont aujourd’hui les plus jeunes qui s’y jettent dessus, ce qui a tendance à réduire la proportion d’anciens conducteurs… Ou du moins, ce sont les parents qui font cet effort pour leurs enfants. En leur attribuant un tel confort, ils y voient aussi un moyen de locomotion plus sécuritaire qu’un deux-roues. Sans oublier l’autonomie, génératrice par la même occasion, de temps libre pour les parents.
Pour François Ligier, PDG du groupe du même nom, ainsi que de Microcar, un des principaux acteurs du secteur, la voiture sans permis se vante d’être « plus sûre que les scooters » d’un point de vue sécuritaire. Avant d’ajouter qu’elle était orientée vers les « actifs de 20 à 40 ans habitant en zone périurbaine où l’offre de transport en commun n’est pas assez développée, qui trouve le permis trop cher ou n’ont pas le temps de le passer ». Preuve en est, les utilisateurs de la voiture sans permis ne s’arrêtent pas à la limitation de vitesse à 50 km/h sur la route. Comme une échappatoire pour ces personnes qui, pour beaucoup, n’ont jamais daigné passer le permis…
Que faut-il pour conduire une voiture sans permis ?
La voiture sans permis 2 places est un quadricycle léger (catégorie L6e) selon sa qualification juridique, à différencier d’un véhicule particulier donc.
Pour conduire une voiture sans permis, il faut savoir, dans un premier temps, que l’âge minimum légal est de 14 ans. Passé cette première information, il vous faudra être titulaire du permis AM, successeur du Brevet de Sécurité Routière (BSR), et la première étape pour conduire des deux-roues. Il est accessible dès l’âge de 14 ans et nécessite au moins 8 heures de formation. Dans le cas où vous vous seriez fait retirer votre permis, vous pourrez bien rouler avec ce type de véhicule, en toute légalité… hormis si une interdiction de conduire a été décidée par un juge, ça va de soi. Néanmoins, il convient de noter qu’en cas d’infraction au code de la route, s’il n’existe pas de retrait de point(s), vous serez soumis aux mêmes règles de circulation, si ce n’est que certaines voies ne sont pas empruntables, ainsi qu’aux mêmes contrôles. De ce fait, il vous sera demandé tous les documents utiles à votre conduite tels que le gilet de sécurité, le triangle de pré-signalisation, etc. Comme tout véhicule à moteur, par ailleurs, l’obligation d’immatriculation ne déroge pas à cette règle.
De surcroît, conduire ce type de véhicule sans BSR ou permis B1 est passible d’un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende. Enfin, prévoyez un bon portefeuille à l’achat d’un véhicule de cette catégorie. Car pour en être l’heureux propriétaire, il vous faudra débourser une somme non négligeable. Votre vsp sera certainement comprise dans une fourchette allant de 7 000 à 20 000 euros, selon le modèle.
Quid de la voiturette à 4 places ?
Il existe bel et bien une catégorie d’auto, intitulée « L7e – quadricycle lourd », dans laquelle on trouve des voiturettes équipées de 4 sièges et qui peuvent dépasser, de justesse, les 80 km/h en pointe. Pour autant, une voiture sans permis au sens strict du terme ne pouvant compter que deux places, il ne va pas sans dire qu’une voiture à 4 places ne rentre pas dans cette catégorie, mais bien dans celle des quadricycles lourds.
Changement majeur par rapport aux quadricycles légers, un véhicule de catégorie administrative L7e, peut se conduire avec le permis B1, à partir de 16 ans. Pour rentrer dans les détails, le permis B1 est un permis allégé nécessitant la formation au code de la route, mais moins d’heures de conduite que le permis B. Dès lors, on serait tenté d’évoquer un compromis entre le permis AM et le permis B… Or finalement, pas vraiment, lorsque l’on connait les montants associés à l’acquisition d’une voiture 4 places bridée à 80 km/h. À titre d’exemple, la Crossline GT d’Aixam, leader de la voiture sans permis en France, est en vente à 16 399 euros, hors option. Quand, dans le même temps, il faudra débourser plus de 11 500 euros pour la Aixam City Pack, modèle 2 places lancé courant d’année 2018.
On vient d’évoquer le prix d’une « voiture sans permis 4 places » qui peut en réfréner plus d’un, il faut savoir que ce marché des voiturettes plus longues n’a jamais été soumis à une forte demande. À tel point que Ligier ait délaissé cette partie-là afin de se concentrer sur les 2 places.
Le prix de la voiture sans permis, un frein pour les automobilistes ?
La faible concurrence et l’effet de mode ne dirigent pourtant pas le marché vers une tendance baissière en France pour ceux qui souhaitent acquérir ce genre de voiture.
Il faut dire que le lancement de la première Citroën sans permis, l’ »Ami » en 2020, a contribué à l’essor du marché vsp. Son esthétisme douteux s’est vu compenser par un prix « dérisoire », à partir de 7 399 euros. À l’inverse, Ligier ou encore Aixam, reconnus pour leurs équipements de meilleure qualité et un design semblable aux autos traditionnelles, se vendent à un tarif plus élevé…
Mais au-delà de ça, c’est surtout une voiture sans permis électrique qui a été conçue par Citröen, plus silencieuse et écologique, elle a suffi à ramener du monde dessus. Il est vrai qu’avec la réglementation quelque peu complexe au niveau de la motorisation, on ne voyait (et n’entendait) que des vsp diesel, à l’instar de la Crossline GT et de la City pack évoquées plus haut.
Tout ça, c’est sans compter qu’un véhicule sans permis s’assure lui aussi. L’assurance est obligatoire et similaire aux contrats d’une voiture standard. Un véhicule étant assuré en fonction du risque, tout en sachant que les quadricycles à moteur présentent un risque plus élevé qu’une voiture traditionnelle, on ne vous fera donc pas de cadeaux à ce niveau…
Excepté le coût de formation qui équivaut à un tiers du coût du permis basique, difficile d’aller dans le sens de ceux affirmant qu’elle est une véritable alternative au prix d’un parcours traditionnel (permis B + achat d’une voiture), aussi bien dans l’entretien du véhicule qu’avec les frais annexes.
Pour la sécurité, là encore, certains propos sont à condenser, toutes ne disposant pas d’un airbag, notamment. Sur ce point, les vsp ont dû faire face à une remise en question, d’autant que son usage réservé autrefois pour la ville s’est élargi à la campagne. Les nouveaux modèles vont en ce sens. Enfin, pour finir sur une bonne note, un moteur diesel dans une voiturette de moins de 450 kg boit entre 2,5 et 3,5 l/100 km, en moyenne, permettant de tenir un plein relativement longtemps.
En conclusion, celle qui avait un côté péjoratif jadis s’est vu changer le visage de la ville. Bien que le calcul économique ne soit pas forcément légitime, la garantie de se pavaner sur les routes à bord de sa voiturette, après 8 heures de pratique seulement, en fait saliver plus d’un. Si vous souhaitez en faire l’acquisition, n’hésitez pas à consulter les annonces de véhicules en vente d’occasion. Autrement, une chose est sûre, avec Aixam, Chatenet, Ligier ou Microcar, en France, il ne manque pas de professionnels du secteur pour y trouver différents modèles.